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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 17:12

                                        

 





 "En vouloir à sa mère n'est qu'une façon négative de s'accrocher à elle, toujours". Nancy Friday


En voilà une qui a entièrement raison mais c'est pas si simple le lien maternel, est même le plus complexe de tous.

Jeanne Marie, mère de Didier, autoritaire, acariatre, égoïste, mais courageuse d'être là pour affronter ses démons et aussi son fils.
Elle parla de lui, évoquant ce que classiquement une mère croit bien faire pour son enfant, notamment le "je voulais qu'il vole de ses propres ailes" et là je fus saisie de stupéfaction.
Jeanine et nous tous l'avions écoutée attentivement.
Jeanine la regarda bien en face et lui dit cette phrase terrible et pourtant vraie : "Tu n'aimes pas ton fils"
Et elle lui prouvera tout simplement.
Cette phrase fut prononcée en présence de Didier qui recevra cette révélation en plein coeur.
Un silence de plomb s'empara de la grange.
J'avais l'impression qu'un couperet venait de tomber.
J'avais froid.
J'avais à voir avec ce qui venait de se passer.
Premièrement j'avais des points communs avec cette femme, j'étais autoritaire comme elle, je le reconnaissais (j'en connais l'origine et je vous en parlerai), c'est pourquoi au premier abord j'avais fait un pas en arrière symboliquement bien évidemment en la voyant arriver.
Et elle me renvoyait aussi à ma propre mère dont l'amour me fut plus qu'incertain et dont j'ai douté toute ma vie.
Sans témoignage, sans jamais rien, difficile d'y croire.
Voilà à quoi sert aussi un groupe.
Même si vous n'êtes pas sur la sellette un écho se produit en vous, une résonnance, qui pourrait rimer avec sentence, bien qu'on ne soit pas dans un tribunal.
Ce qu'on découvre sur soi et qui est parfois proche de l'inacceptable doit être reçu, digéré, puis accepté pour se libérer mais je le répète faut-il encore admettre ses propres démons.
Il faut alors se laisser aller à ce qui vient.
Ne pas résister et se faire envahir par les remontées lointaines aux odeurs d'enfance.
Sentir et ressentir sans cesse et non raisonner.
Epuisant car j'étais dans l'émotion en permanence.


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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 16:45
                                                              
                                                                              
                                                                   




                                   "Ce qui rapproche ce n'est pas la communauté des opinions mais la cosanguinité des esprits". Marcel Proust





Donc Jeanine superbe disais-je apparut tel le messie.
Son visage buriné je l'enviais, elle avait des rides de trop de soleil, du vécu, elle était royale.
L'Afrique était présente aussi, puisque les trois quarts des participants y avaient vécu.
Nous avions peur, l'hypnose nous ne connaissions pas.
Enfin comme tout le monde, nous en avions entendu parler.
Mais était-ce la même chose ?
Moi j'attendais tant de ce séjour, je mettais tous mes espoirs en cette méthode, je voulais repartir libérée de mon étau.
"Etat de conscience altérée": prononça Jeanine.
Nous n'étions guère plus avançés.
Nous devions nous installés deux par deux, pour travailler, tous bourrés d'espoir et d'anxiété.
L'un devait être allongé l'autre à son côté, assis.
Ceux allongés devaient lever un bras, fermer les yeux, se détendre, et se laisser bercer simplement par la voix de l'autre qui comptait à rebours...trois, deux, un.
Il est certain qu'à un moment donné, très différent pour chacun, le bras levé tombe, et normalement vous aussi vous basculez dans cet état de "conscience altérée".
Bon d'accord.
Le stage durait cinq jours.
Et bien sûr trois jours durant rien ne se passa pour moi...impossible de "tomber" dans cet état...
Grrrrrrrrrrrrrrr !!!











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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 08:19

                                                                  
                                                                    




                  

                       "Il y a une différence capitale entre "être" et "en être". Woody Allen


J'en étais.
J'allais faire partie de ce cercle restreint pour essayer un peu plus "d'être".
Les autres:
Jeanne Marie, mère de Didier avec qui le contact allait être plutôt difficile.
Et pour cause.
Généralement quand on ne supporte pas quelqu'un à priori c'est qu'il y a en cette personne : "du même".
Oui du même que vous, et plutôt que d'admettre qu'on pourrait éventuellement lui ressembler par tel ou tel défaut l'être humain préfère le trouver odieux ou désagérable.
Surtout pas soi, l'autre.
Tiens donc.
Par contre si c'est une qualité aucun problème pour se l'attribuer...tu m'étonnes !!!
J'étais heureuse que mon mari soit là.
Il avait fait un pas.
Pour lui d'ailleurs, surtout pour lui.
Mais je me disais que peut-être nous allions nous rencontrer, nous trouver.
Je ne dis pas nous "retrouver" car nous avions changé, lui un peu, moi beaucoup.
La grande Solange était là, toujours aussi grande et toujours aussi embrouillée et confuse, mais elle était tellement attendrissante de par cette maladresse.
Nous entrâmes dans une immense grange restaurée aux poutres de bois apparents, magnifique.
Nous nous asseyâmes en cercle comme il se doit.
Jeanine arriva alors.
C'est elle qui mènera le stage, elle entra flanquée de trois thérapeutes dont Marie Line.
Une femme superbe cette Jeanine.
L'intelligence et la beauté réunies.
Le cadre était beau, la thérapeute aussi, cela nous changeait de toutes nos laideurs intérieures.

 

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 09:46

Hi folks I'm back !!!



















Avant tout un grand merci à tous ceux qui sont venus lire mes articles en mon absence.
Je vous répondrai chacun personnellement mais je dois repartir à Paris pour affaire familiale.
Heureuse de vous retrouver après ce "crazy" voyage.
J'ai vécu dix jours exceptionnels que je n'oublierai jamais de ma vie.
Je vous embrasse

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 15:55

                                                                                                        



            "Je pense à tout ce que la peur va posséder et j'ai peur, c'est justement ce que la peur attend de moi". Alexandre O'Neill




Lors de nos échanges de lettres, Didier m'avait avoué son homosexualité.
Je dis avouer volontairement, car c'était à l'époque encore une sorte de "honte".
C'était tu, montrer du doigt encore...connerie où te loges-tu ?
Partout.
Lors de notre rencontre parisienne il m'avait expliqué comment il avait contracté sa séropositivité.
Une rencontre fugace, dans un train, un rapport sexuel effectué dans les toilettes d'un wagon, comme un acte désespéré, comme un suicide, il avait réussi son coup ce pt'it con.
J'étais seule à connaître ce "secret".
Personne de sa famille le savait.
Il assumait par contre pleinement son homosexualité, qu'il avait enfin découverte lors de sa thérapie.
Il était venu à ce stage d'hypnose accompagné de sa cousine qui se droguait et de sa mère.
Etonnant...
Non pas la cousine, mais la présence de la mère, remarquez moi j'étais bien avec mon mari à qui je servais souvent de mère à l'époque comme nombre de femmes.
Mylène sa cousine donc, dissimulait en plein été, tant bien que mal, les traces des piqûres qui ravageaient ses bras.
A vingt ans, la tristesse et la torture psychique avaient remplacé sur son visage,  le sourire de jeune femme qu'elle aurait dû avoir à cet âge merveilleux soi-disant.
Ses traits criaient son appel au secours.
Je n'oublierai jamais.
Elle aurait pu être mon enfant.
Elle était de toute façon pour moi, une enfant.
Didier aussi.

 

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 13:58











"La peur ne peut se passer de l'espoir et l'espoir de la peur". Honoré de Balzac




Les paroles furent inutiles.
Nous tombions dans les bras les uns des autres.
Je savais pourquoi Didier était ici.
Lui aussi était rentré en France après son baccalauréat pour suivre des cours de théâtre.
Il m'avait écrit à plusieurs reprises, un échange épistolaire empli d'un amour amical.
Mais il m'avait crucifié le jour où je lus ces lignes : "Je suis séro positif".
Je l'avais quitté dans un état plus que moyen et allai le retrouver  "pourri par cette saloperie" comme il disait lui-même.
Il avait souhaité me rencontrer à Paris avant le stage pour prendre un thé ensemble et nous dire ce que nous étions devenus après notre retour sur la terre patrie.
Je le reverrai toujours descendre les Champs Elysées à ma rencontre, magnifique, mais avec un visage grave et des yeux éteints.
Nous nous asseyâmes dans un café et je tremblais.
A l'époque, rien à voir avec maintenant, la séropositivité était chose effroyable, méconnue et terrifiante.
C'était pour ainsi dire, la peste.
J'étais idiote et j'avais peur d'être contaminée s'il prenait ma petite cuillère pour tourner son café.
Oui je l'avoue j'avais peur mais je lui ai dit, car nous pouvions nous dire nos sentiments et nos émotions.
Il a souri et moi aussi, il comprenait et savais qu'en fait il n'en était rien et que  si je lui avouais ma crainte c'est que moi au moins contrairement à tant d'autres je ne le fuyais pas.
Non je ne fuyais jamais.
J'aurai dû quelques fois mais je ne fonctionnais pas ainsi du moins pas encore.

 

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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 08:13

        




       

   "Il y a peu de différence entre un homme et un autre mais c'est cette différence qui est tout". William James

 

 J'étais si heureuse de revoir Didier et Solange.

Etre entre amis c'est une chose fort agréable, retrouver des personnes avec qui vous avez laissé vos tripes, ou du moins une partie sur la table, crée un lien très très particulier.
Rien à voir avec la famille et différent de l'amitié.
C'est unique.
Rien que pour avoir connu et  fréquenter encore à ce jour des personnes avec qui je l'ai partagé, par moments me console de mes souffrances.
C'était peut-être un prix à payer pour découvrir quelque chose "d'exceptionnel".
Et moi j'aime l'exceptionnel, je vous l'avoue humblement, j'aime l'originalité, j'aime ceux qui ont un "pet au casque" comme dirait mon psy, oui la différence engendre la richesse.

Panurge et ses moutons m'assomment littéralement.
Nager à contre courant me convient parfaitement même si c'est plus difficile, j'en ai eu des retombées peu agréables souvent, maintenant avec l'âge je me délecte de le faire.
Jeune vous révoltez les autres et entraînez conflits, plus âgée vous distancez.

Ma phrase préférée en psychanalyse est la suivante: 

"Avant je faisais pipi au lit, alors j'ai fait une psychanalyse, je fais toujours pipi au lit mais maintenant je m'en fous complètement".


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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 16:12

                                                            

           "Jouis il n'est pas d'autre sagesse, fais jouir ton semblable, il n'est pas d'autre vertu". Etienne de Senancour

 

Encore un pari facile, tiens.

Je sais qu'une dépression est difficile pour l'entourage, le malade comme moi je l'étais, en voie de guérison, se remettait en question sans cesse.
L'autre n'a plus de repère, il ne se retrouve plus dans le fonctionnement de la famille.
Je maintenais mon cap pourtant, ne le lâchais pas et ne le lâcherai jamais malgré ce qu'il m'en coûtera parfois, voire souvent.
Le temps permettra, je crois, une meilleure compréhension même si elle est lente, et même si elle n'a jamais lieu, je ne pouvais pas me laisser sur le bord du chemin et regarder les autres vivre avec l'envie permanente de disparaître à jamais.
Je souffrais toujours terriblement et j'allais, une fois de plus, sur les conseils de Marie Line que je revis en France, essayer l'hypnose.
Une amie à elle, Janine, qui avait étudié une de ces méthodes aux Etats Unis proposait un stage de cinq jours dans la région de Cahors en sa propriété.
Je m'inscrivis.
A l'issue de ce séjour, les douleurs devaient avoir disparues (dixit Marie Line).
Imaginez, j'allais être libérée de cet enfer enfin après déjà deux années !!!
En écrivant ces lignes je dois multiplier maintenant deux par dix.
Mais il fallait que je crois, à chaque tentative je reprenais un peu de vigueur, chaque essai était mon espoir, ma survie.
Et de plus nous nous retrouvâmes à dix... dont Didier et la Grande Solange !!!


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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 05:53



       
"Faute de pouvoir voir clair, nous voulons à tout le moins, voir clairement les obscurités. Sigmund Freud

       
                                                                                                                                                    
Je rectifiais peu à peu mon attitude envers mes filles.
Je crois qu'aujourd'hui elles ont oublié ce passage, peu importe.
Oui je m'étais trompée et j'entendais rectifier du mieux que je pouvais mes erreurs.
Il n'y a pas de manuel pour apprendre à être mère ou père.
Elles étaient "bien élevées" comme on dit, elles apprenaient parfaitement en classe, polies, "polissées" ou policées...?
A partir de là on se dit en tant que parents, j'ai "réussi" l'éducation de mes enfants...sornettes !!!
Comme tout enfant elles étaient imprégnées de nous, de mon mari et de moi et de ce que nous mêmes traînions depuis l'enfance bien entendu...
Il fallait qu'elles trouvent leur "elle"-même".
Il était temps.
J'allais rompre une chaîne sans fin héritée de mes propres parents et grands parents.
Notre empreinte en tant que géniteurs est tellement "énorme" que nous ne nous rendons compte quasiment de rien.
D'où l'expression populaire utilisée quand elle arrange seulement : "Les chiens ne font pas des chats".
Quand ça dérange on préfère passer à autre chose.
Allez dire à une mère ou à un père..."vous savez là, vous avez tout faux" !!!
Je ne m'y risquerai jamais.
Par contre moi, je savais que j'avais commis des erreurs grâce à ce travail et l'admettais.
Oui je m'étais trompée, mais si j'avais su avant...oui mais avec des si...
Nous discutions toutes les trois, beaucoup, nous nous écoutions.
Tout ceci ne se fait pas sans douleur non plus,
Ecouter l'autre, s'écouter, entendre le sentiment quand il surgit, le reconnaître, savoir que c'est le bon et ne pas être dans la confusion, et enfin agir en fonction.
Elles m'avoueront plus tard que leur rapport avec les autres avait changé.
J'essayais simplement d'adoucir une adolescence blessée.
Ce fut le cas je crois mais je paierai plus tard assez cher d'avoir admis ne pas être la mère "parfaite" et d'avoir laisser la "brèche" entreouverte à de possibles reproches.

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16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 13:57

                                                




                             

                      "Le génie c'est l'enfance retrouvée à volonté". Charles Baudelaire









Et comment...
Je suis en parfaite adéquation avec lui, non pas que je sois géniale, bien sûr que non, mais quoi de plus créatif que l'enfance, de plus inventif, d'imaginatif ? 

Quoi de plus douloureux aussi ?...hélas.
Non que je veuille cracher sur les gâcheurs d'enfance mais quand même...
Ils ont créé en moi quelques séismes malgré tout.
Par mon travail personnel j'ai réussi à lâcher mes cramponnements à l'enfance (enfin pas tous, j'essaie de garder les meilleurs).
Heureusement que l'amour épaissit et colmate les brèches...


Pourquoi ce titre me direz-vous ?
Un parallèle entre les roses (ma passion) et l'enfance (ma douleur) me fut inspiré par une de mes dernières lectures.
Donc pas de hasard une fois de plus.
Même si les roses et les enfants sont particulièrement dissemblables à première vue, ils sont liés par une dimension temporelle réduite, ce qui les rend chers puisqu'éphémères.
Montherlant disait que "l'enfant bascule de papillon à chenille"...
Quant à la rose, qui le dirai mieux que Ronsard qui pensait que ce n'était que l'histoire d'un matin...












 

 

 

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  • : Motspourmaux
  • : L'histoire d'un parcours de vie changé par des douleurs morales et physiques dues à la chirurgie esthétique. Alors depuis : "La vie ne se compte pas en respirations mais en moments qui t'ont coupé le souffle"
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