L'histoire d'un parcours de vie changé par des douleurs morales et physiques dues à la chirurgie esthétique. Alors depuis : "La vie ne se compte pas en respirations mais en moments qui t'ont coupé le souffle"
Par Lmvie
"La peur ne peut se passer de l'espoir et l'espoir de la peur". Honoré de Balzac
Les paroles furent inutiles.
Nous tombions dans les bras les uns des autres.
Je savais pourquoi Didier était ici.
Lui aussi était rentré en France après son baccalauréat pour suivre des cours de théâtre.
Il m'avait écrit à plusieurs reprises, un échange épistolaire empli d'un amour amical.
Mais il m'avait crucifié le jour où je lus ces lignes : "Je suis séro positif".
Je l'avais quitté dans un état plus que moyen et allai le retrouver "pourri par cette saloperie" comme il disait lui-même.
Il avait souhaité me rencontrer à Paris avant le stage pour prendre un thé ensemble et nous dire ce que nous étions devenus après notre retour sur la terre patrie.
Je le reverrai toujours descendre les Champs Elysées à ma rencontre, magnifique, mais avec un visage grave et des yeux éteints.
Nous nous asseyâmes dans un café et je tremblais.
A l'époque, rien à voir avec maintenant, la séropositivité était chose effroyable, méconnue et terrifiante.
C'était pour ainsi dire, la peste.
J'étais idiote et j'avais peur d'être contaminée s'il prenait ma petite cuillère pour tourner son café.
Oui je l'avoue j'avais peur mais je lui ai dit, car nous pouvions nous dire nos sentiments et nos émotions.
Il a souri et moi aussi, il comprenait et savais qu'en fait il n'en était rien et que si je lui avouais ma crainte c'est que moi au moins contrairement à tant d'autres je ne le fuyais pas.
Non je ne fuyais jamais.
J'aurai dû quelques fois mais je ne fonctionnais pas ainsi du moins pas encore.
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