"La pire souffrance est dans la solitude qui l'accompagne". André Malraux
J'avais mes habitudes à la plage, tous les week end j'allais dans une concession tenue par un ami libanais et son épouse française, qui disposaient de plusieurs paillotes que nous louions chaque semaine.
L'endroit était cosmopolite, nous nous retrouvions entre libanais, français, africains, algériens, marocains sans compter ceux, qui de passage en Afrique, venaient découvrir cet endroit de rêve niché sous les cocotiers.
Nous étions en moyenne une trentaine mais nous nous retrouvions parfois à cinquante et aux soirées souvent quatre vingt.
Endroit de joie, de jeux, de fêtes, de danse, de convivialité, de discussions acharnées, d'échanges nombreux sans préjugé aucun.
Tous de races, de religions différentes, "ensemble c'est tout".
Adultes, enfants, adolescents adoraient ce paradis sur terre , les pieds dans l'eau, à la plage sans fin et au sable brûlant sous un soleil de plomb.
Le sport était roi ainsi que la sieste.
Chacun avait totale liberté de vaquer à son loisir favori.
Lecture, bronzage, baignade...
L'apéritif quant à lui était sacré.
Lorsque la nuit tombait irrémédiablement toute l'année à dix huit heures, chacun regagnait sa pailotte pour se doucher et apaiser sa peau dorée et tannée par le soleil.
Dix neuf heures, la plus grand partie de pétanque commençait sous les rames des palmiers, à la lumière des spots fonctionnant avec un groupe électrogène, et surtout, notre hôtesse préparait un cocktail toujours assorti de merguez arrosées de jus de citron.
J'ai d'ailleurs gardée cette recette qui étonne toujours.
Evidemment me direz-vous que rêvez de mieux ?
Pour moi s'en était terminé je cherchais la solitude.
Je souffrais de ce monde.
Je n'avais qu'un désir, les fuir.
Je ne pouvais plus supporter ces tables de trente personnes, bruyantes, bien trop bruyantes pour moi.
Seuls, ceux qui ont vécu cette maladie, peuvent comprendre.
Deux années me seront nécessaire pour revenir vers eux.