18 mars 2008
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Didier: âgé de dix sept ans à l'époque était beau comme un dieu.
Brun, la chevelure épaisse, le regard noir, il m'attirait.
Nous étions malgré les années qui nous séparaient semblables l'un à l'autre et assez proches l'un de l'autre.
Il joua un rôle capital dans ma thérapie.
Je l'ai aimé très fort, d'un amour fou, passionnel.
Que ou qui représentait-il pour moi ?
Car de toute évidence un transfert, mot que je ne connaissais guère à mes débuts de travail, qui par contre sera d'une clarté et deviendra indispensable en psychanalyse, s'effectuait.
Au terme de ma thérapie je le sus, et j'y reviendrai.
Le temps passait et ne m'intéressais que les jours où j'avais un rendez-vous avec Adam.
Les autres étaient vides de tout intérêt, de toute substance, vides de vie.
Pourquoi ?
Tout simplement parce qu'au fur et à mesure, je ressortais de chez lui un peu plus solide, un peu plus "entière", un peu plus harmonieuse.
Mais je m'éloignais terriblement de mon mari.
Je ne pouvais pas tout mener de front.
Les urgences d'abord.
Il ne comprenait pas ce que je devenais.
Je me disais que si notre amour était suffisamment solide, nous nous retrouverions un jour.
Je fais une parenthèse à ce sujet d'ailleurs car j'ai vu un film que j'ai apprécié pour ces dialogues dont l'un était le suivant :
"On peut s'aimer toujours mais pas tout le temps"
(je suis entièrement en accord , d'autant plus que j'ai trente six années de mariage au jour d'aujourd'hui)
Je me transformais et apparaissait une autre personne dont j'étais, moi, ravie de faire la connaissance tous les matins en me levant.
Un grand changement allait s'effectuer, le jour où je fis la connaissance de Marie P..., psychiatre à Paris de passage sur nos terres rouges lointaines.
Elle y venait pour un week-end de Gestalt.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce terme, pas plus que je ne le connaissais quand elle arriva, il signifie "émerger".
Un mot qui me plaisait car depuis un temps qui me semblait une éternité, j'avais plutôt l'impression d'être submergée.
Marie Line, toujours elle et je ne la remercierai jamais assez, m'avait vivement encouragée à participer à ce week-end.
Ce fut le premier de plusieurs.
Ce fut pour moi une révélation.
Marie était d'une compétence hors du commun, il émanait d'elle une puissance phénoménale nous laissant béats d'admiration, nous dont les corps et les esprits ressemblaient à de la guimauve.
La Gestalt se déroulera sur deux jours.